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Ypomoni : Stop à la désinformation transphobe dans nos campagnes !

Publié par Transistor Il y a 7 mois ()


Récemment, nous avons été alertés de la présence du collectif “Ypomoni” en Charente, près d’Angoulême. Nous, association Transistor, dénonçons la désinformation menée par ce groupe identitaire, se faisant passer pour de pauvres parents d’enfants inquiets.

Se voulant informateurs des politiques, professionnels de santé et parents, nous dénonçons la propagande de ce collectif, et nous affirmons haut et fort : Les membres d'Ypomoni ne savent pas de quoi ils parlent. Leur discours est mensonger et dangereux pour les jeunes.

Ypomoni : rétablissement de la vérité

Alors qu’Ypomoni répète à tout va que les soins apportés aux personnes trans seraient dommageable pour les enfants et adolescents, citant diverses chirurgies, il semble bon de rappeler que ces arguments sont des mensonges : aucun acte médical ou chirurgical de transition ne peut être préformé sur des mineurs. Ces actes ne sont d’ailleurs pas simples à obtenir tout court : les adultes trans restent de nombreuses longues années dans l’attente de traitements hormonaux ou de chirurgies, pour ceux qui ont la chance de réussir à y accéder, et ce au péril de leur sécurité et dans l’indifférence générale du corps médical. La majorité des médecins demandent toujours une attestation tripartite du médecin traitant, d’un endocrinologue et d’un psychiatre pour quelconque démarche hormonale ou chirurgicale, et ce encore une fois exclusivement pour les adultes après de nombreuses années d’attente.

Il convient même de rajouter que les mineurs n’ont même pas accès à des hormones féminisantes / masculinisantes : les traitements de transition hormonales ne peuvent pas être prescrits aux mineurs.

Les médecins ne sont de toute manière pas complices, refusant souvent de prescrire des bloqueurs de puberté aux jeunes trans. Comme son nom l’indique, les bloqueurs de puberté retardent le début de la puberté. Ce traitement est déjà prescrit à des mineurs dans le cas d’une puberté précoce depuis de nombreuses années. Ce n’est pas un traitement “inventé pour les trans”. Prescrire un bloqueur de puberté à un adolescent trans lui laisserait le temps de grandir tout en réfléchissant à ce qu’il ou elle veut. Ces traitements n'entraînent AUCUN changement, et les arrêter permettra au jeune de reprendre sa puberté normalement s’il ou elle le désire. Encore une fois, ce traitement est déjà prescrit à des mineurs dans le cas d’une puberté précoce.

Donc non, les médecins ne forcent pas les mineurs à transitionner : ils n’aident déjà pas les adultes. Ypomoni ment pour créer un climat de peur et de haine contre les trans.

Par ailleurs, Ypomoni cite comme cause de dangerosité de la transition hormonale les “problèmes de coeurs, de densité osseuse, de fertilité, hausse de thrombose”. Oui, rappelons-le, c’est une base scientifique que l’on aime souvent nous rappeler : les hommes et les femmes sont constitués différemment. Cela est dû aux hormones (oestrogènes ou testostérone) qui influent sur la biologie d’une personne : masse musculaire, répartition de masse graisseuse, taux d’hémoglobine…). Il n’est donc pas étonnant qu’avec un traitement hormonal, la biologie d’une personne trans change.

Nous dénonçons ce mensonge sur-propagé selon lequel les traitements hormonaux seraient dangereux pour nous : oui, une femme a plus de risque de thrombose qu’un homme. Ainsi, une femme trans aura également plus de risque de thrombose qu’un homme trans, mais autant qu’une femme cis (non trans). Ce n’est pas un argument valable pour qualifier les traitements hormonaux comme dangereux : c’est, par contre, un argument valable pour inciter à la bonne prise en charge médicale des patient’e’s trans, comme tout autre être humain.

Enfin, lorsqu’Ypomoni parle sur son site internet de “marché de la transition”, il n’y a plus qu’une chose à dire : le marché de la transition, c’est celui créé par les chirurgiens et autres professionnels médicaux qui profitent de la misère d’une communauté pour pouvoir s’enrichir. Les chirurgiens qui se spécialisent dans les chirurgies trans sont riches : parce qu'ils en profitent, parce qu'ils sont les seuls à promulguer ces soins. Ce sont les seuls, du coup nous n’avons pas le choix, et sommes obligés de nous mettre à genoux devant leurs prix et conditions. Le seul marché de la transition qui existe, c’est celui de la médecine sur une communauté déjà précaire.

Le vrai visage des “soins dommageables”

En revanche, dans tout ce vacarme d’accusation, qui venons-nous collectivement d’oublier d’écouter ? Les enfants trans. Dans tout ce vacarme d’accusation sensationnalistes et mensongères, parlons des soins activement conseillés par Ypomoni et tous ses copains listés sur son site internet : Divers associations, collectifs et groupes, disséminés dans divers pays d’Europe et des Etats-Unis, prônant la thérapie. Le dialogue pour pouvoir reprendre confiance en soi, s’affirmer sans transition médicale, sans chirurgie (comme on peut le lire sur le site de leur partenaire “Cry For Recognition”), des organisation militant pour l’interdiction des traitement hormonaux (Association Pour Une Approche Mesurée Des Questions De Genre).

Il y a un mot pour cela : “thérapie de conversion”. Il s’agit de thérapie visant un groupe en particulier sur la base de leur identité de genre ou orientation sexuelle (ici, les personnes trans), prétendant pouvoir les “guérir”, les “rationaliser”. Elles ont pour objectif de transformer (et pensent le pouvoir) une personne gay, lesbienne, bi ou trans en une personne hétéro et cisgenre. Ces thérapies sont violentes et dangereuses, laissent des séquelles psychologiques pour le coup réelles tout en échouant systématiquement à “guérir” les patient'e's (on ne guérit pas d’être gay, lesbienne, bi, trans ou quoi que ce soit : on l’est, c’est tout). Elles constituent une torture morale fondée sur la discrimination.

Par ailleurs, ces thérapies sont censées être illégales en France : bizarrement, cette fois-ci, quelqu’un n’a pas bien suivi la loi. Malheureusement, comme en parle très bien le collectif Rien À Guérir (collectif de rescapé’e’s de thérapies de conversion), ce genre de thérapies existent encore en France et sont souvent proposées par des médecins aux parents d’enfants LGBT. Malgré leur interdiction en France, certaines ont encore lieu, et il est commun aujourd’hui de renvoyer vers des pays frontaliers qui n’interdisent pas ce genre de thérapie. Bizarrement, Ypomoni peine à recenser des thérapies efficaces en France : bizarrement, toutes les adresses sont dans d’autres pays.

Face à la désinformation, agissez !

Nous vous implorons donc de faire appel à des associations qui militent réellement pour le droit et le bien-être des personnes trans.

Pensez au bien-être de vos enfants : moins de 1% des personnes trans regretteront leur transition dans leur vie. Souvent, ce regret est dû au rejet de la famille, des amis, de la société, à la précarité de la vie de personne trans plutôt qu’au fait d’être trans.

Ecoutons les enfants trans, écoutons les personnes trans : travaillons pour créer un monde juste dans lequel nos jeunes pourront grandir et s’épanouir, plutôt que de devoir se cacher dans la souffrance et se retrouver exclus, précaires, sans-emploi ou à la rue car pas acceptés par une société où l'on aura continué à apprendre et intégrer la haine des trans

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